gîter

gîter

gîter [ ʒite ] v. <conjug. : 1>
• v. 1230; de gîte
1 V. intr. Vx ou littér. Avoir son gîte quelque part. 1. coucher, demeurer, habiter, loger. Une auberge où gîter pour la nuit. « Le lièvre était gîté dessous un maître chou » (La Fontaine).
2 V. intr. Mar. Donner de la gîte, s'incliner sur un bord. Le bateau gîtait dangereusement. Être échoué. Le bateau gîte sur ce fond.
3 V. tr. Vx Pourvoir d'un gîte. Pronom. « J'ignore où il a été se gîter » ( ACADÉMIE ).

gîter verbe intransitif (de gîte) se gîter verbe pronominal (de gîte 1) être gîté verbe passif (de gîte 1) Avoir son gîte quelque part : Le lapin gîte au fond du terrier. Littéraire. Habiter, demeurer, coucher quelque part. Littéraire. Être situé quelque part : Le lac gîte au fond d'un cratère.gîter (homonymes) verbe intransitif (de gîte) se gîter verbe pronominal (de gîte 1) être gîté verbe passif (de gîte 1)gîter verbe intransitif (de gîte) Donner de la bande, en parlant d'un bateau. ● gîter (homonymes) verbe intransitif (de gîte)

gîter
v. intr.
d1./d Vieilli ou litt. Demeurer, trouver refuge. Le lièvre gîte dans les buissons.
d2./d MAR En parlant d'un navire, s'incliner sur un bord.

I.
⇒GÎTER1, verbe
A. — Emploi intrans.
1. [Le suj. désigne une pers.] Vieilli et littér. Coucher, résider, temporairement ou habituellement (en un lieu). Les voitures foraines où gîtent les familles ambulantes des coureurs de foire (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Père Amable, 1886, p. 229). Un original quartier que ce coin de Paris, où Barbey d'Aurevilly est gîté (GONCOURT, Journal, 1875, p. 1064) :
Mon père (...) fit une colère cardinale, démonstrative, avec effets de voix et mots à l'emporte-pièce, pour bien affirmer que jamais il n'accepterait de gîter dans cette espèce de cabane à lapins, dans cette boîte à sel, dans cette cage à mouches, dans cette maison d'épicier...
DUHAMEL, Terre promise, 1934, p. 71.
Rem. Emploi donné comme pop. ds Ac. 1798-1878, fam. ds LITTRÉ.
2. Dans le domaine de la chasse. [Le suj. désigne un lièvre] Avoir son gîte, être dans son abri. Si j'étais lièvre gîté au creux d'un fossé, sous les feuilles, c'est moi qui me retiendrais de bouger (RENARD, Poil carotte, 1894, p. 230). Le lièvre, l'unique lièvre de chaque année, qui gîtait dans les règes, il finissait toujours par nous l'apporter (MAURIAC, Nœud vip., 1932, p. 150).
P. anal. [Le suj. désigne un autre animal] Quand un renard aborde un pays, il cherche tout de suite des logis (...). Il gîte, le jour, sous les fougères hautes, dans les thuies fines, au milieu des mousses, des fourrés, à vue des maisons afin d'en surveiller le mouvement (PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 133). Une grande île (...) à l'extrémité de laquelle un peuple de canards, de sarcelles et de grues va gîter pour la nuit (GIDE, Retour Tchad, 1928, p. 879).
3. P. anal., rare [Le suj. désigne une chose] Être placé, se trouver (quelque part à l'abri du regard). Le lit gîtait dans un placard en planches, comme cela se pratique en montagne (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 36).
4. Au fig., littér. La grâce peut gîter dans le feuillet détaché que le vent fait tournoyer par les champs (GOBINEAU, Pléiades, 1874, p. 41). Une certaine forme de la séduction (...) peut gîter dans la haine même que l'on porte à la séduction (DU BOS, Journal, 1922, p. 124).
B. — Emploi trans. et pronom.
1. Emploi trans., vieilli et littér. Procurer un gîte (à quelqu'un). J'ai enfin trouvé l'endroit où je gîterai mes deux bonshommes (FLAUB., Corresp., 1874, p. 159). La petite loge de la tour où j'ai gîté le père Jacques (LEROUX, Parfum, 1908, p. 55).
2. Emploi pronom. réfl.
a) [Le suj. désigne une pers.] Vieilli et littér. Se loger. Bondel avait loué à Saint-Germain un petit pavillon et s'était gîté là, avec sa femme (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Épreuve, 1889, p. 1117). Ils (...) s'étaient gîtés dans une mansarde sous le toit, et n'en avaient plus bougé, attendant l'heure (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 294).
b) [Le suj. désigne un animal, en partic. le lièvre] Prendre gîte, se mettre à l'abri. Le lièvre roux du bois de Valrimont (...) allait quitter le fourré de ronces de la combe aux mûres, où il s'était gîté par une aube de juin (PERGAUD, De Goupil, 1910, p. 119).
Prononc. et Orth. : [], (il) gîte []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [1210-30 « avoir son gîte » (G. LE CLERC, Ste Marie Madeleine, 449 ds T.-L. : li enfes vit de la mamele E gita [note de T.-L. : 1. gista ou giste a?] desoz le mantel)]; 1269-78 en parlant d'une pers. (J. DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 11675); fin XVIe-début XVIIe s. en parlant d'un animal (A. D'AUBIGNÉ, La Création, éd. Réaume et Caussade, t. 3, p. 420). Dér. de gîte1; dés. -er.
II.
GÎTER2, verbe intrans.
MAR. [Le suj. désigne un bateau, une embarcation]
A. — Être échoué, s'échouer. Le lieu où gîte un navire (DG). Un cargo mixte (...) gîtait sur un fond de roches à 1382 mètres et en « porte à faux » (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 515).
Rem. Cet emploi n'est plus attesté dans les dict. spéc. postérieurs à BONN.-PARIS 1859.
B. — Prendre de la gîte, s'incliner latéralement sous l'effet du vent ou d'une cause accidentelle. Une rafale tellement violente tombe sur le bateau que celui-ci gîte jusqu'à avoir de l'eau à mi-pont (CHARCOT, Voy. îles Féroë, 1934, p. 48).
Prononc. : [], (il) gîte []. Étymol. et Hist. 1859 mar. en parlant d'un navire échoué (BONN.-PARIS); 1901 « donner de la bande » (Nouv. Lar. ill.). Dér. de gîte2; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 75.

gîter [ʒite] v.
ÉTYM. V. 1230; de gîte.
———
I V. intr.
A
1 Vx ou littér. Avoir son gîte quelque part. Coucher, demeurer, habiter, loger. || Chercher une auberge où gîter pour la nuit. || Endroit où gîte un blaireau (cit. 2). || Pâturages où gîtent les brebis (→ Cheik, cit. 2).
(V. 1600). Le sujet désigne le gibier, et, spécialt, le lièvre :
1 Le lièvre était gîté dessous un maître chou.
La Fontaine, Fables, IV, 4.
2 (…) la beauté du temps les avait invitées à aller à pied de leur auberge à leur logement, car nous sommes déjà gîtés et chèrement gîtés (…)
Chamfort, Lettre à Mirabeau, 20 août 1784.
2.1 Si les convicts étaient gîtés dans un endroit de l'île, si cet endroit nous était connu, et s'il ne s'agissait que de les en débusquer, je comprendrais une attaque directe.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. II, p. 702.
2 (Av. 1890). Fig. Être situé, se trouver. Résider.
3 Dans le lard pur réside une vertu, gîte une saveur, qu'en vain je prêche au professeur René Moreau depuis des lustres (…)
Colette, Belles saisons, p. 247.
B (1859). Mar.
1 Donner de la gîte, s'incliner sur un bord. || Navire qui gîte dangereusement par suite d'un mauvais arrimage.
2 Vx. Être échoué. || Le bateau gîte sur ce fond.
———
II V. tr. (XVIe). Vx. Pourvoir d'un gîte, mettre dans un gîte.(1721, Trévoux). Pron. (Vieilli). || « J'ignore où il a été se gîter » (Académie).
4 Cependant, de les avoir vus ainsi disparaître pour aller se gîter, comme sans doute chaque nuit, en quelque métairie isolée dans un bas-fond, la compréhension lui était venue, plus exacte, de ces humbles existences de paysan, attachées à la terre et au champ natal (…)
Loti, Ramuntcho, I, I.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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